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Regards et Partage...

Un regard plus spirituel

Le Troisième Jour, la Balance et le Jugement.

Le Troisième Jour, la Balance et le Jugement.

Troisième Jour


Dès que le jour radieux eut commencé à poindre et que le soleil brillant, montant au-dessus des montagnes, eut repris la tâche à lui confiée dans le haut du ciel, mes compagnons de combat se levèrent aussi et commencèrent à se préparer peu à peu en vue de l'épreuve.

L'un après l'autre ils revenaient dans la salle, nous souhaitant bonjour et nous demandant comment nous avions dormi pendant la nuit.


A la vue de nos cordes, beaucoup riaient de ce que nous eussions capitulé si lâchement et non pas préféré tenter notre chance, à tout hasard, comme eux; cependant quelques-uns, dont le coeur battait la chamade, se gardaient d'en parler tout haut.

Nous nous excusâmes de notre sottise,espérant être bientôt délivrés, et justifiés en dépit de
leurs railleries; d'ailleurs ils n'étaient pas encore hors d'affaire, et le plus grand des dangers les guettait peut-être.
Quand tous furent rassemblés, trompettes et timbales retentirent une nouvelle fois, comme la veille, et nous ne pûmes nous empêcher de penser que l'Epoux - la plupart
d'entre nous ne l'avaient pas encore aperçu - allait maintenant se présenter.

Mais c'était à nouveau la Jeune Fille de la veille, tout habillée de velours rouge et ceinturée de blanc.
Sur la tête, elle portait une verte couronne de laurier, qui lui allait à merveille.

Cependant, ce n'étaient plus les petites lumières qui l'escortaient, mais environ deux cents hommes armés, habillés comme Elle de rouge et de blanc.

A peine levée de son trône, Elle vint droit vers nous, les prisonniers, nous salua et nous adressa brièvement ces paroles:
“Que quelques-uns parmi vous soient conscients de la misère de leur état, mon exigeant Seigneur s'en réjouit fort et il en tiendra compte en leur faveur.”
M'apercevant dans mon habit, elle rit et dit: “Tiens, te voici
donc, toi aussi, sous le joug ? Et moi qui pensais que tu
t'étais équipé avec tant de soin !”
Ces paroles m'arrachèrent les larmes des yeux. Puis Elle ordonna de nous détacher et de nous regrouper dans un endroit d'où nous verrions bien la balance.

Ensuite, Elle dit:
“Il se pourrait que cela finît mieux pour vous que pour tel ou tel audacieux qui se trouve ici encore sans liens.”
Pendant ce temps, une balance tout en or était suspendue au milieu de la salle, à côté de laquelle on dressa une petite table recouverte de velours rouge où sept poids furent
placés: d'abord un poids assez gros, puis quatre plus petits, à part; enfin encore deux gros, également à part.
Proportionnellement à leur volume, ces poids étaient d'une lourdeur telle que personne n'eût pu le croire ni le comprendre.
Tous les hommes armés portaient, outre une épée nue, une corde solide.

Ils furent rangés en sept groupes, conformément au nombre des poids, et dans chaque
groupe, un homme fut choisi pour chaque poids.
Alors la Jeune Fille s'élança de nouveau sur son trône élevé, fit une révérence et parla aussitôt d'une voix puissante:


Qui entre dans l'atelier d'un peintre
Et, sans rien comprendre à la peinture,
En parle avec emphase et importance,
Est l'objet de maintes railleries.
Qui s'introduit dans l'Ordre des artistes,
Sans pour autant y être élu,
Et joue l'artiste plein d'importance,
Mérite les railleries qui l'attendent.
Qui se présente ici aux Noces
Sans jamais avoir été invité,
Et entre plein de vaine importance
Est reçu par des railleries.
Qui monte alors sur la balance,
Et, soulevé par les poids,
Vole en l'air avec violence,
Sait que chacun rit de lui.

A suivre

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