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Regards et Partage...

Un regard plus spirituel

L'enfer, sous la fascination des animaux sauvages. Dante, la Divine Comédie

L'enfer, sous la fascination des animaux sauvages. Dante, la Divine Comédie

L’ENFER

Sous la fascination des animaux sauvages.

Prélude à la Divine Comédie : Dante erre dans la forêt de l’inconscience et de la perdition.

Son trésor d’expériences est encore insuffisant à le rendre conscient de sa propre errance :

Il ignore même qu’il a dévié du chemin de la vérité.

Pourtant, à un moment donné, il perçoit le soleil du matin.

Il voit, toute proche, une montagne irradiée de lumière.

Va-t-il pouvoir progresser en direction de cette lumière ?

Trois animaux sauvages, une panthère, un lion et une louve, se placent en travers de son chemin :

La panthère, avec son pelage bariolé représente la fugacité et la diversité des actes et des pensées dans le manège de la vie.

Le lion, indique l’attitude courante de celui qui marche la tête haute, poussé par la faim dévorante du désir, de l’orgueil et de la fierté insatiables dont, en général, nous sommes tous victimes.

L’avidité ronge la louve décharnée. Elle symbolise la force funeste qui nous relie à toutes les choses matérielles.

Découragement, peur et désespoir s’emparent alors du pèlerin qui ressent l’union fatale de ces trois forces en son être.

Ce sont les causes fondamentales de la souffrance qui accable Dante, tout comme l’humanité.

Le poète aspire ardemment à trouver un véritable sauveur.

En cet instant, son appel intérieur est si puissant et si sincère que les animaux, révélateurs de ses propres imperfections, reculent pour un moment, au fond de son être.

C’est alors que Dante aperçoit devant lui l’auteur prophétique de l’Enéide : Virgile.

Il utilise cette figure célèbre pour évoquer la conscience profonde qui s’éveille en son être et qu’il va devoir suivre.

Il invoque ainsi :

« Vois la bête qui m’oblige à me détourner de ma voie : aide-moi contre elle, ô sage que tous vénèrent, car elle fait vaciller mon courage dans mes veines. »

Enfer, chant I

Et la réponse lui parvient :

« Cette bête, devant laquelle tu cries, ne laisse passer aucun homme là où elle se trouve, elle s’oppose même tellement à sa marche qu’elle finit par le tuer ; sa nature est si mauvaise et si perverse qu’elle ne satisfait jamais son désir insatiable, qu’après avoir dévoré, elle a plus faim qu’auparavant ».

Enfer, chant I, 94-99

Il s’agit ici d’une mise en garde contre l’avidité qui trouve toujours un chemin pour s’insinuer dans l’âme humaine.

Comment remédier à cette insatiable faim ?

Le grand Chien (associé à Cangrande della Scala, bienfaiteur de Dante, chez qui il trouva refuge à Vérone) représente la vigilance de l’âme qui mettra un terme aux agissements de la louve :

« Le chien de chasse viendra l’exterminer, lui ne se nourrira ni d’or ni de terre, mais de sagesse, de vertu et d’amour. »

Enfer, chant I, 101-104

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